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Juliette Benzoni

30.10.1920 – 08.02.2016

Juliette Benzoni

Crédits photo : Rue des Archives/mention obligatoire©Louis Monier

From Le Figaro

DISPARITION - L'auteur de la série des Catherine, ou des Marianne, concurrentes d'Angélique, marquise des anges, aimait mettre en scène la fin du Moyen Âge et la Renaisssance. Elle, qui avait vendu plus de 300 millions d'exemplaires de ses livres dans le monde, s'est éteinte à l'âge de 95 ans.

(The author of the Catherine and Marianne series, which competed, in literary terms, with 'Angélique, Marquise des Anges', preferred to set her sagas in the Middle Ages and the Renaissance [my note - Marianne was set in the Naopleonic era]. She, who is credited with having sold 300 million copies of her books worldwide, has died at the age of 95).

C'était un peu la papesse du roman historique. Juliette Benzoni est morte ce week-end à l'âge de 95 ans. «Nous sommes au regret de vous annoncer que malheureusement notre très très chère Juliette, notre auteur tant aimé, nous a quittés ce week-end. Elle s'est éteinte tout doucement dans son sommeil, sa fille Anne à ses côtés», a annoncé lundi le site officiel de la romancière (bibliojbenzoni).

«Elle avait 95 ans et depuis plus de 50 ans elle nous a tant appris de la grande histoire en nous divertissant avec ses magnifiques personnages auxquels nous nous sommes tant attachés! Elle nous laisse 86 petits bijoux à lire et relire avec toujours autant de plaisir», poursuit le communiqué posté sur le site. La maison d'édition Plon qui publiait la romancière a confirmé son décès.

Née à Paris le 30 octobre 1920, Juliette Benzoni a grandi à Saint-Germain-des-Prés, dans la maison où vécurent Mérimée, Corot, Ampère, et juste en face de l'hôtel où mourut Oscar Wilde. De sa fenêtre, elle voit passer les étudiants des Beaux Arts, une engeance qui fait peur à sa grand-mère.

Elle fréquente le cours strict des Demoiselles Désir, qui porte très mal son nom. Juliette en est mise à la porte pour avoir lu Notre-Dame de Paris. Elle va ensuite au lycée Fénelon, puis au très aristocratique collège d'Huist. Pendant sa scolarité, elle prend en horreur les mathématiques, mais se découvre une passion pour l'Histoire, grâce à Jeanne d'Arc, qu'une gravure dans un manuel représente, héroïque, sur son bûcher.

Mais l'Histoire devra patienter quelques temps avant que Juliette Benzoni ne lui fasse des enfants. Elle épouse un médecin dijonnais, qui lui ouvre la porte étroite de la bourgeoisie bourguignonne. Pendant qu'il visite ses malades, elle visite les rayonnages des bibliothèques où elle étudie le Moyen Âge. En 1950, Juliette Benzoni se retrouve veuve.

Elle a deux enfants et doit trouver un travail. Elle rejoint alors des parents de son mari au Maroc, où elle se met à écrire des slogans publicitaires pour la radio, et rencontre son deuxième époux. De retour à Paris, Juliette Benzoni est engagée à Confidences, un journal du cœur où elle brode des histoires d'amour. Elle collabore à L'Histoire pour tous, auJournal du Dimanche, dans lequel elle publie des portraits d'artistes: Erich von Stroheim, Jean Cocteau, Jean Marais. L'idée d'écrire des romans historiques ne vient pas d'elle, mais d'un éditeur d'Opera Mundi, qui rêve d'un nouveau feuilleton pour concurrencer Angélique.

300 millions d'exemplaires vendus

Juliette Benzoni se met au travail, et cela donne huit cent pages d'un premier roman, Reines Tragiques, qui est publié dans France Soir et adapté à la télévision. Et ce n'est que le début. Suivent la série en sept tomes des Catherine, puis celle des Marianne, des Gerfaut et tant d'autres… Juliette Benzoni, qui publie deux livres par an, est intronisée «la Barbara Cartland du roman historique», une comparaison qu'elle trouve injuste, car si les deux produisent autant, la première doit en plus s'acquitter d'un long travail de documentation. Juliette Benzoni, qui vend plus de trois cents millions d'exemplaires, qu'on traduit en hébreu, en finnois, et pastiche en russe, devient multi-millionnaire, ce qui ne l'empêche pas de jouer régulièrement au Loto.

Le monde se passionne pour ses héroïnes, qui se glissent dans le lit des Rois de France et s'arrache ses histoires, qui courent du Moyen Âge à 1930 (passée cette date, l'Histoire manque d'exotisme pour cette femme née en 1920). Pourtant, Juliette Benzoni s'est toujours sentie «isolée», dans son hôtel particulier de Saint-Mandé. Isolée par la critique et les jurys littéraires qui ne l'ont jamais reconnue. Mais également isolée par le destin. Les décès de ses maris, la mort d'un enfant, l'ont forcée à une solitude que ses centaines de personnages et ses millions de lecteurs, n'ont pas pu réparer.

Elle avait également écrit des essais historiques comme Le lit des rois, Le roman des châteaux de France ou encore Ces femmes du Grand Siècle. Son dernier roman, Des carats pour Ava?, premier volume d'une série policière historique avait été publié il y a quelques jours chez Plon.

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